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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/195

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qui devroit faire honte à ceux qui en manquent. Vous vous défiez de la force & de la hauteur de votre ame : & vous ne vous défiez pas des mauvais exemples. Vous êtes-vous donc perfuadé qu’avec un esprit très-ardent & un caraftere élevé, vous puiffiez vivre honteufement dans la mollefle comme un homme fou & frivole ? Et qui vous aflure que vous ne ferez pas même méprifé dans cette carriere, né pour une autre ? Vous vous inquiétez trop des injuftices que l’on peut vous faire, & de ce qu’on penfe de vous. Qui auroit cultivé la vertu, qui auroit tenté ou sa réputation, ou sa fortune, par des voies hardies, s’il avoit attendu que les louanges ly encourageaflent ? Les hommes ne se rendent d’ordinaire fur le mérite d’autrui qu’à la derniere extrémité. Ceux que nous croyons nos amis, font aflez.