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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/201

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pie, délié, modeste, maniable, déconcerte la vanité, & donne fous un air de liberté & de franchife une prudence qui n’est pas fondée fur les illufîons de l’esprit, mais fur les principes indubitables de l’expérience. Ceux qui ne fortent pas d’eux-mêmes font tout d’une piéce ; ils craignent les hommes qu’ils ne connoiflent pas, ils les évitent, ils se cachent au monde & à eux-mêmes, & leur cœur eu toujours ferré. Donnez plus d’effor à votre ame, & n’appréhendez rien des fuites ; les nommes font faits de maniere qu’ils n’apperçoivent pas une partie des chofes qu’on leur découvre, & qu’ils oublient aifément l’autre. Vous verrez d’ailleurs que le cercle où l’on a paffé sa jeunefle se diffipe infenfiplement ; ceux qui le compofoient s’éloignent & la fociété se renouvelle ; ainfi l’on entre dans un autre cercle tout