Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/203

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peurs : laiflez-leur croire auffi qu’ils font aimables, amufans, plaifans, finguliers; & s’ils avoient des prétentions plus hautes, paffez-leur encore. La plus grande de toutes les imprudences, est de fè piquer de quelque chofe : le malheur de la plupart des hommes ne vient que de-là ; je veux dire, de s’être engagés publiquement à foutenir un certain caractere, ou à faire fortune, ou à paroître riche, ou à faire métier d’esprit. Voyez ceux qui se piquent d’être riches, le dérangement de leurs affaires les fait croire souvent plus pauvres qu’ils ne font ; & enfin ils le deviennent erTestivement, & paffent leur vie dans une tenfion d’esprit continuelle, qui découvre la médiocrité de leur fortune & l’excès de leur vanité. Cet exemple se peut appliquer à tous ceux qui ont des prétentions. S’ils déro-: