Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/244

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sion fort théatrale ; mais elle dégénere en vanité & en petitefle, fî-tôt qu’elle se montre fans qu’on la provoque. Me permettra-t-on de le dire ? Il me Terrible que l’idée des carafteres de Corneille est prefque toujours aflez grande ; mais l’exécution en est quelquefois bien foible, & le colons faux ou peu agréable. Quelques-uns des caractères de Racine peuvent bien manquer de grandeur dans le deflèin, mais les expreffions font toujours de main de Maître, &puifées dans la vérité & la nature. J’ai crû remarquer encore qu’on ne trouvoit guéres dans les perfonnages de Corneille de ces traits fimples qui annoncent d’abord une grande étendue d’esprit. Ces traits se rencontrent en foule dans Roxane, dans Agrippine, Joad, Acomat, Athalie. Je ne puis cacher ma penfée : il étoit donné à Corneille de peindre des