Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/274

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nement invincible, sa mémoire furnaturelle, sa connoiffance univerfelle & prématurée ? Le premier éleve î’esprit ; l’autre le confond & le trouble. L’un éclate comme un tonnerre dans un tourbillon orageux, & par fes foudaines hardiefles échappe aux génies trop timides : l’autre preste, étonne, illumine, fait fentir def-potiquement l’afcendant de. la vérité ; & comme si c’étoit être d’une autre nature que nous, fa. vive intelligence explique toutes les conditions, toutes les affections, & toutes les penfées des hommes, & paroît toujours fupérieure à leurs conceptions incertaines. Génie fimple & puif-fant, il aflemble des chofes qu’on croyoit être incompatibles, la véhémence, l’énthoufiamie, la naïveté, avec les profondeurs les plus cachées de 1 art ; mais d’un art qui bien loin de gêner la na-