Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/311

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fous de ne pas commettre au hazard nos destinées, & de pourvoir à l’intervalle qui est entre nous & la mort.

CXLVIII.

Ni le dégoût n’est une marque de santé, ni l’appétit n’est une maladie : mais tout au contraire. Ainsi pense-t-on sur le corps. Mais on juge de l’ame sur d’autres principes. On suppose qu’une ame forte est celle qui est exempte de passions. Et comme la jeunesse est plus ardente & plus active que le dernier âge, on la regarde comme un temps de fiévre : & on place la force de l’homme dans sa décadence.

CXLIX.

L’esprit est l’œil de l’ame, non sa force. Sa force est dans le cœur, c’est-à-dire dans les passions. La raison la plus éclairée ne donne pas d’agir & de vouloir. Suffit-il d’avoir la vûe bonne pour mar-