Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/327

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CCXII.

On discerne aisément la vraie de la fausse étendue d’esprit, car l’une agrandit ses sujets ; & l’autre par l’abus des épisodes & par le faste de l’érudition les anéantit.

CCXIII.

Quelques exemples rapportés en peu de mots, & à leur place, donnent plus d’éclat, plus de poids, & plus d’autorité aux réflexions : mais trop d’exemples & trop de détails énervent toujours un discours. Les digressions, trop longues ou trop fréquentes, rompent l’unité du sujet, & lassent les lecteurs sensés, qui ne veulent pas qu’on les détourne de l’objet principal, & qui d’ailleurs ne peuvent suivre, sans beaucoup de peine, une trop longue chaîne de faits & de preuves. On ne sauroit trop rapprocher les choses, ni trop-tôt conclure. Il faut saisir d’un coup d’œil la véritable