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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/329

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qui est vorace, est peut-être une image assez fidéle du caractere d’esprit de la plûpart des Savans.

CCXVII.

Je n’approuve point la maxime qui veut qu’un honnête homme sache un peu de tout. C’est savoir presque toujours inutilement, & quelquefois pernicieusement, que de savoir superficiellement & sans principes. Il est vrai que la plûpart des hommes ne sont guéres capables de connoître profondément : mais il est vrai aussi que cette science superficielle qu’ils recherchent, ne sert qu’à contenter leur vanité. Elle nuit à ceux qui possedent un vrai génie ; car elle les détourne nécessairement de leur objet principal, consume leur application dans les détails, & sur des objets étrangers à leurs besoins, & à leurs talens naturels. Et enfin elle ne sert point, comme ils s’en flattent, à prouver l’é-