Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/371

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

chose, vous verrez qu’ils n’y sont pas moins embarrassés que tous les autres. Le monde est peuplé d’esprits froids, qui n’étant pas capables par eux-mêmes d’inventer, s’en consolent en rejettant toutes les inventions d’autrui, & qui méprisant au-dehors beaucoup de choses, croyent se faire plus estimer.

CCCXXVII.

Qui sont ceux qui prétendent que le monde est devenu vicieux ? Je les crois sans peine. L’ambition, la gloire, l’amour, en un mot toutes les passions des premiers âges, ne font plus les mêmes désordres & le même bruit. Ce n’est pas peut-être que ces passions soient aujourd’hui moins vives qu’autrefois ; c’est parce qu’on les désavoue & qu’on les combat. Je dis donc que le monde est comme un vieillard, qui conserve tous les desirs de la jeunesse ;