Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/55

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ce semés dans plusieurs écrits.

Il y a une éloquence qui est dans les paroles, qui consiste à rendre aisément & convenablement ce que l’on pense de quelque nature qu’il soit ; c’est là l’éloquence du monde. Il y en a une autre dans les idées mêmes & dans les sentimens, jointe à celle de l’expression, c’est la véritable.

On voit aussi des hommes que le monde échauffe, & d’autres qu’il refroidit. Les premiers ont besoin de la présence des objets : les autres d’être retirés & abandonnés à eux-mêmes ; ceux-là sont éloquens dans leur conversation, ceux-ci dans leurs compositions.

Un peu d’imagination & de mémoire, un esprit facile, suffisent pour parler avec élégance ; mais que de choses entrent dans l’éloquence : le raisonnement & le sentiment, le naïf & le pathé-