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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/58

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fleurent, ou l’heureux rapport des images avec les vérités qu’elles embellissent. Les esprits qui ne peuvent pénétrer jusqu’à cette source féconde, ou qui n’ont pas assez de force & de justesse pour lier leurs sensations & leurs idées, donnent des fantômes sans vie, & prouvent plus sensiblement que tous les Philosophes, notre impuissance à créer.

Je ne blâme pas néanmoins ceux qui se servent de cette expression, pour caractériser avec plus de force le don d’inventer. Ce que j’ai dit se borne à faire voir que la Nature doit être le modéle de nos inventions, & que ceux qui la quittent ou la méconnoissent, ne peuvent rien faire de bien.

Savoir après cela pourquoi les hommes quelquefois médiocres, excellent à des inventions où des hommes plus éclairés ne