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qui s’y passe, & nous tient en état de profiter de tout, &c.

De la Distraction.

Il y a une distraction assez semblable aux rêves du sommeil, qui est lorsque nos pensées flottent & se suivent d’elles-mêmes sans force & sans direction. Le mouvement des esprits se ralentit peu à peu ; ils errent à l’avanture sur les traces du cerveau, & réveillent des idées sans suite & sans vérité ; enfin les organes se ferment, nous ne formons plus que des songes, & c’est-là proprement réver les yeux ouverts.

Cette sorte de distraction est bien différente de celle où jette la méditation. L’ame obsédée dans la méditation d’un objet qui fixe sa vûe, & qui la remplit tout entiere, agit beaucoup dans ce repos ; c’est un état tout opposé,