Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/74

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les hommes par les mêmes choses, ils attachent à divers objets l’idée du bien & du mal, chacun selon son expérience, ses passions, ses opinions, &c.

Il n’y a cependant que deux organes de nos biens & de nos maux les sens & la réflexion.

Les impressions qui viennent par les sens sont immédiates & ne peuvent se définir ; on n’en connaît pas les ressorts elles sont l’effet du rapport qui est entre les choses & nous ; mais ce rapport secret ne nous est pas connu.

Les passions qui viennent par l’organe de la réflexion sont moins ignorées. Elles ont leur principe dans l’amour de l’être ou de la perfection de l’être, ou dans le sentiment de son imperfection & de son dépérissement.

Nous tirons de l’expérience de notre être une idée de grandeur, de plaisir, de puissance que nous