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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/81

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nos passions ; mais ils distinguent cet amour de l’autre. Avec l’amour de nous-mêmes, disent-ils, on peut chercher hors de soi son bonheur ; on peut s’aimer hors de soi davantage que son existence propre on n’est point à soi-même son unique objet. L’amour-propre, au contraire, subordonne tout a ses commodités & à son bien-être il est à lui-même son seul objet & sa seule fin de sorte qu’au lieu que les passions qui viennent de l’amour de nous-mêmes nous donnent aux choses, l’amour-propre veut que les choses se donnent à nous, & se fait le centre de tout.

Rien ne caractérise donc l’amour-propre comme la complaisance qu’on a dans soi-même & les choses qu’on s’approprie.

L’orgueil est un effet de cette complaisance. Comme on n’estime généralement les choses