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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/83

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peur, le dépit, la colère, tout cela vient de l’amour-propre.

L’amour-propre se mêle à presque tous nos sentiments, ou du moins l’amour de nous-mêmes ; mais pour prévenir l’embarras que feraient naître les disputes qu’on a sur ces termes, j’use d’expressions synonymes, qui me semblent moins équivoques. Ainsi, je rapporte tous nos sentiments à celui de nos perfections & de notre imperfection ces deux grands principes nous portent de concert à aimer, estimer, conserver, agrandir & défendre du mal notre frêle existence. C’est la source de tous nos plaisirs & déplaisirs, & la cause féconde des passions qui viennent par l’organe de la réflexion.

Tachons d’approfondir les principales ; nous suivrons plus aisément la trace des petites, qui ne sont que des dépendances & des branches de celles-ci.