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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/24

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n’est pas celle que vous étiez en droit d’espérer, il reste néanmoins le château de Grandlieu et des titres de rentes pour deux cent mille francs environ.

Colette, que ce déluge de paroles et cette nouvelle inattendue éberluaient, murmura en souriant :

— Je suis donc châtelaine.

Colette imaginait déjà de grosses tours couronnant une éminence, qui surplomberait elle-même un petit village aux toits de tuiles brunies par le temps.

Me Lemasle eut un sourire teinté de commisération.

Je vous rappelle que le château ne vous appartient que pour moitié avec M. Lesquent. En outre, vous aurez des droits de succession assez élevés à payer, parce que Anthime-Ernest Letellier n’était votre parent qu’au troisième degré. Il est donc possible que vous soyez amenée à vendre cette propriété. Dans ce cas, il vous restera une somme assez coquette, peut-être trois ou quatre cent mille francs.

Colette fut toute désappointée de voir son château s’évanouir si brusquement.

— M. Lesquent, poursuivit le notaire, est désireux de vendre et m’a chargé d’une proposition. Voulez-vous racheter sa part ?

Colette eut un sourire voilé de tristesse.

— Quand même le voudrais-je, je ne le pourrais pas. Je suis orpheline, mon père est mort ruiné et, n’ayant fait que des études classiques peu poussées, j’ai dû me contenter, pour vivre,