Aller au contenu

Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

photographie, envoyez-la-moi. Je serais très heureuse d’avoir un souvenir de notre château.

— Je n’y manquerai pas. Au revoir, mademoiselle.

Colette se retrouva sur la grand-place, déserte et sombre. La pluie n’avait pas cessé de tomber et, par endroits, de grandes flaques d’eau miroitaient dans l’ombre. En face, la lumière jaune d’un café l’attira.

L’éclairage médiocre, les tables aux marbres poisseux, la grande glace au tain piqué, le plafond noirci duquel pendait un papier à mouches, tout cela écœura la jeune fille qui rêvait de hautes frondaisons, de tapis de gazon et de fenêtres s’ouvrant sur la perspective d’un parc à la française.

Elle y entra cependant, ne but qu’une gorgée du café qu’elle avait commandé pour se réchauffer et, après avoir payé, se dirigea, sous la pluie fine et tenace, vers la gare à demi obscure qui sentait la poussière, la colle sure et la fumée.