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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/28

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— Et ton cousin ?

— Quel cousin ?

— Eh bien ! Lesquent. Comment est-il ?

— Je n’en sais rien. Depuis, j’ai pensé à lui et je me suis aperçue que je n’avais même pas demandé à Me Lemasle où il habitait, ce qu’il faisait, l’âge qu’il pouvait avoir.

— Avoue que tu as une famille bien extraordinaire. Tu ignorais un cousin millionnaire et tu ne connaissais pas l’existence de ce Lesquent.

— J’avais bien entendu parler de tante Lucie quand j’étais petite, mais très rarement, et j’ai toujours pensé qu’un mystère peu honorable était attaché à elle. D’ailleurs, je crois qu’elle ne vivait plus en France et j’ignorais qu’elle eût des enfants. Quand j’aurai l’occasion de revoir Me Lemasle, je lui demanderai ce qu’il sait sur ma famille. J’étais tellement émue que je ne savais quoi dire et je n’ai pensé à rien.

— Et le château, comment est-il ? C’est un vieux château du Moyen Age, comme dit la chanson, avec un fantôme à chaque étage

— Je ne sais pas, je me l’imagine avec des tours dominant la Seine, tel un burg rhénan.

Soudain, les deux jeunes filles s’aperçurent qu’il était une heure du matin.

— Je n’aurai plus mon métro, fit Lina.

— Eh bien ! reste ici, tu coucheras sur le divan.

— Je ne peux pas, maman s’inquiéterait.

Un voile de mélancolie couvrit le visage de Colette.

— Oui, c’est vrai, je ne pensais pas…