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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/35

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je pensais en montant ? Eh bien ! que j’allais vous dire « Bonjour, ma cousine. » Ça fait terriblement province. Comme, de nous deux, c’est moi le provincial, je me trouve quelque peu offensé. Alors, ne faisons pas de manières et appelez-moi François, je vous appellerai Colette.

— Je n’y vois pas d’inconvénient.

— Eh bien pour la peine, nous allons nous embrasser.

Avec sa manière brusque habituelle, il attira la jeune fille et l’embrassa avec quelque rudesse. Colette remarqua que, cette fois, le baiser était moins expéditif, qu’il la serrait un peu plus fort, que le contact de ses lèvres traînait un peu plus.

« Je me fais une idée, se dit-elle, parce que Lina n’est pas encore là… je désirais tellement qu’elle arrivât la première. »

Cependant, elle se sentit quelque peu blessée de la façon cavalière dont François se comportait.

— Elle n’est pas là, votre amie ?

— Oh ! elle ne va pas tarder, elle est toujours à l’heure.

Lesquent fit quelques plaisanteries faciles sur l’exactitude des femmes et il musarda à travers le petit logis pour s’immobiliser enfin devant la baie s’ouvrant sur le panorama de Paris.

Tout à coup, on frappa. D’un bond, Colette fut à la porte. Elle ne vit tout d’abord qu’un petit papier bleu que lui tendait un jeune homme.