Aller au contenu

Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Vous habitez au château ?

— Actuellement, oui, et jusqu’à ce qu’il soit vendu.

Colette ne put cacher sa surprise. François poursuivit :

— Il n’y a là rien d’extraordinaire, car je l’habite depuis plusieurs années. J’ai vécu avec Anthime.

Lesquent montrait un tel naturel, une telle tranquillité, que Colette se reprocha sa surprise.

Il n’était pas anormal que son cousin habitât avec Anthime Letellier, puisqu’ils étaient également cousins. En vérité, c’était elle, Colette, l’intruse. Elle n’avait pas connu Anthime et se voyait attribuer la moitié de son héritage. Lesquent, qui avait vécu avec lui, se trouvait en quelque sorte dépouillé par une inconnue. Dépouillé légalement, soit, mais dépouillé quand même.

La jeune fille allait témoigner à son cousin de ses scrupules quand celui-ci lui fit remarquer la beauté du paysage.

Ils sortaient de Rosny et la route bordait la Seine presque au ras de l’eau, avant d’escalader la côte vers Bonnières. Le soleil, jusqu’ici capricieux, éclairait magnifiquement la boucle du fleuve dans la douceur bleutée du ciel d’Ile-de-France.

À gauche, une auberge coquettement fleurie de primevères et de fleurs précoces. Le jeune homme proposa de s’y arrêter un moment.

Il rangea son auto sur le bord de la route et