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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/78

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— Vous prenez le train ? demanda Chavanay, tandis qu’ils abordaient la côte de Trouville-la-Haule.

— Cet après-midi seulement, mais, avant, je veux faire une visite.

— Je vous ramène à Paris, si vous le voulez.

La jeune fille ne répondit pas immédiatement tant elle était surprise. Chavanay n’était pas Lesquent, mais était-il bien convenable d’accepter ?

— Je n’ai pas l’intention de rentrer très tard, insistait-il.

Colette regarda le long capot gris, les nickelages étincelants, et elle s’enfonça plus profondément dans les coussins de cuir.

— J’accepte avec plaisir et je vous remercie.

Déjà, elle regrettait.

« Je n’aurais pas dû accepter. Que va-t-il penser de moi ? »

« Puisqu’il te l’a offert », lui répondait son autre voix intérieure.

Ils amorçaient la descente de Pont-Audemer.

— Où désirez-vous que je vous arrête ?

— Laissez-moi avant le pont.

Il freina et rangea sa voiture au bord de la Risle.

— À quelle heure voulez-vous que je vous reprenne ?

— Je ne sais pas, après le déjeuner ou plus tard.

— Vous déjeunez chez vos amis ?

— Ce ne sont pas des amis. J’ai juste une course à faire.