Page:Veber, Soulié - La Mariotte, 1903.djvu/23

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MALAISÉ

Vous lui plaisez ?

GOURON

Elle me l’a encore dit il n’y a pas un quart d’heure.

MALAISÉ

Épousez-la !

GOURON

Ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Mais les parents de la Pauline ne sont pas consentants ; sans ça, il y aurait belle lurette qu’on se serait banchés.

MALAISÉ, qui ne comprend pas.

Banchés ?

GOURON

Qu’on aurait tambouriné nos bans, quoi !

MALAISÉ

Bon ! les parents vous trouvent trop vieux.

GOURON

Vieux ! Allons donc !… je suis d’attaque, allez ! Ils trouvent que je n’ai pas assez de bien. Ils me préfèrent cette andouille ficelée de Ledant parce qu’il a une auberge… On ne fait pas un sou dans son auberge… Avec ça qu’il est toujours fourré chez eux à peloter le père et la mère…

MALAISÉ, riant.

Tandis que vous, pendant ce temps-là, derrière la haie…

GOURON

Dame, oui… chacun sa méthode… Alors, j’ai compté sur vous pour un coup de main…

MALAISÉ

Si c’est dans mes moyens.

GOURON

Vous êtes médecin… vous parlez bien… Ça serait-il un effet de votre bonté d’aller chez les Macheux leur y