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Page:Venard - Memoires de Celeste Mogador - vol 1 1858.djvu/31

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un faux pas, ouvrit les bras, et je tombai dans la Saône.

On me relira tout étourdie de cette chute et de ce bain involontaire, mais sans autre mal que la peur.

Naturellement, nous avions pris les secondes places. C’était une petite chambre carrée, avec des bancs tout autour. Quand je fus changée et séchée, je regardai les personnes qui nous entouraient. Il y avait un prêtre à l’air bon et vénérable. Ses cheveux étaient blancs, son front haut, ses yeux noirs ; il avait l’air jeune. On eût dit que cette chevelure blanche était une auréole pour le faire respecter, malgré son air de jeunesse apparente. Il y avait encore deux ouvriers proprement vêtus, une femme en robe voyante, coiffée d’un bonnet excentrique, et l’air hardi ; maman et moi : nous faisions, en tout, six personnes.

Un peu remise de mes émotions, je m’approchai du prêtre et je tâchai de voir dans le livre qu’il tenait.

Les prêtres catholiques, qui n’ont point de famille, se plaisent avec les enfants ; tant il est vrai que la nature sait toujours garder ses droits. Le curé me fit signe d’approcher, me montra de saintes images et m’engagea à prier Dieu, pour