Aller au contenu

Page:Venard - Memoires de Celeste Mogador - vol 1 1858.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Je l’ai vue, me dit-elle : elle a l’air d’une bien honnête femme. Je lui ai dit où tu étais. Elle va venir, comme si quelqu’un du dehors l’avait avertie, car cet homme pourrait me battre, s’il savait que c’est moi qui suis allée la prévenir.

Nous entendîmes parler très-haut dans la salle du bas. Je jetai un grand cri ; je venais de reconnaître la voix de ma mère.

Je m’élançai vers la porte. Marguerite me retint et frappant à la cloison :

— Est ce que vous n’entendez pas le tapage qui se fait en bas ? C’est une femme qui demande un enfant ; cela pourrait bien vous regarder. Venez chercher votre fille.

Ainsi que Marguerite l’avait bien deviné, on ne répondit pas tout de suite de la chambre voisine. Elle me poussa dans l’escalier, attendit quelques secondes, de manière à me donner de l’avance, et s’écria bien haut, pour être entendue de tout le monde.

— Ah ! bien, pendant que je vous parlais, la petite vient de se sauver.

La pauvre fille cherchait ainsi à concilier le succès de ma fuite avec la peur que lui causait la colère de G…

Je n’étais pas encore en bas que j’entendis la