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Ce fut à ce moment-là qu’on constata que le lion avait sauté à bas du train et courait maintenant dans le champ voisin où il y avait des vaches.

La première qu’il rencontra en devint la victime.

Elle tenta bien de donner un coup ou deux avec ses cornes mais sans grand résultat.

Le lion était de taille et il l’empoigna facilement par le cou pour l’étrangler.

Le dompteur avec deux hommes qui portaient des cordes étaient maintenant dans le champ et discutaient des moyens d’approcher la bête.

Guy avait suivi avec monsieur Bastien.

Ce fut lui qui suggéra de faire venir un de ses cowboys du cirque afin de lui faire attraper le lion au lasso.

Cinq minutes plus tard l’animal était maîtrisé et il ne restait plus qu’à lui faire réintégrer sa cage.

Quand il fut solidement ligoté avec juste un peu de jeu pour lui permettre l’usage des jambes ce ne fut qu’un jeu de le faire monter à bord.

Conrad Bastien fit une dernière tournée d’inspection avec Guy puis revint à son bureau où il avait convié le fermier propriétaire de la vache.

Il paya comptant la valeur de l’animal sans discuter du prix qu’on lui demandait et qui était passablement exagéré.

Quand il fut de nouveau seul avec Guy dans son bureau, il lui demanda :

— Que pensez-vous de cela, monsieur Claveau ?

— Je n’ai pas la moindre idée.

— Les portes ont été ouvertes par quelqu’un, sans aucun doute ?

— C’est entendu, mais qui ?

Guy n’oubliait pas qu’il était le dernier homme à avoir été engagé et celui qu’on connaissait le moins encore.

Heureusement que la Police Montée avait fait enquête sur le dénommé Claveau et il se retranchait derrière la recommandation qu’on lui avait ainsi donnée.

Mais Conrad Bastien ne fit aucune allusion à lui.

Il reprit donc :

— Ce n’est certainement pas quelqu’un du cirque. Il faut que ce soit un étranger qui ait sauté sur le train dans la nuit et ait fait cela, sans que rien ne révélât sa présence.

— Mais vous ne pensez pas que les bêtes se seraient montrées inquiètes de la présence d’un inconnu ?

— Oh ! elles ont dû faire du tapage, comme toujours, principalement quand elles voyagent et les habitués n’y ont pas porté attention, car ils ont l’oreille faite à cela.

— Alors il doit bien être inutile de rechercher cet homme, car il doit avoir disparu depuis longtemps.