Conrad Bastien s’était emparé du révolver de Guy et tous deux s’avancèrent vers le sous-marin.
Comme les hommes qui restaient à l’intérieur ignoraient encore ce qui s’était passé en dehors, ils continuèrent à monter et au fur et à mesure qu’ils apparaissaient, ils étaient cueillis par Guy et son patron.
Celui-ci entreprit de les ligoter pendant que Guy les tenait en respect.
Déjà des autos contenant de véritables policiers cette fois arrivèrent à leur rescousse.
L’officier de la Police Montée qui était parvenu à Gaspé sur les entrefaites, prit charge de la situation.
Avec Guy et Conrad Bastien ils descendit dans la cabine du commandant du sous-marin.
Comme ils regardaient les documents éparpillés sur une table, Conrad Bastien s’écria soudain :
— Ah ! les misérables ! Ils sont en route pour torpiller un convoi dans l’entrée du Golfe.
— Comment savez-vous ? demanda le policier.
— J’ai vécu en Allemagne moi-même assez longtemps pour posséder la langue passablement bien.
— Et vous venez de lire quelque chose de relatif à cela, je suppose ?
— Il y a ici un ordre qui ne laisse aucun doute à cet effet.
— Ce sous-marin dirige une flottille de quatre autres qui doivent attaquer un convoi un peu en haut de Gaspé cette nuit. Les autres doivent être dans les environs. Au large naturellement.
— Qu’allons-nous faire ? J’espère que j’aurai le temps d’avertir les officiers de l’aviation afin de faire repérer les sous-marins.
Ce fut alors que Guy intervint.
— Me permettriez-vous une remarque, messieurs ? demanda-t-il.
— Mais certainement, répondit le policier. Nous savons d’ailleurs que vous avez beaucoup de présence d’esprit et de bravoure pour avoir fait ce que vous venez de faire.
— Ne craignez-vous pas que les autres sous-marins ne se doutent de quelque chose s’ils ne voient pas revenir leur commandant aussitôt ? Ils sont au courant naturellement qu’il est venu chercher quelqu’un sur le rivage. Mais il ne pouvait s’absenter longtemps ainsi et monter à la surface dans un endroit où il serait immédiatement aperçu par notre aviation.
— Votre remarque est pleine de bon sens, admit l’officier, mais je me demande bien ce que nous pourrions faire dans les circonstances…
Conrad Bastien suggéra à son tour :
— Je crois que je parle assez bien l’allemand pour uti-