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L’ÉQUILIBRE THERMODYNAMIQUE DES FLUIDES HOMOGÈNES.

est donc l’uniformité de et de qui entraîne comme conséquence celle de la pression

Ce résultat semble à première vue sans intérêt, puisque toutes nos observations sont effectuées dans le champ de la pesanteur. Il est cependant pratiquement applicable lorsque les dimensions verticales du système fluide considéré sont assez faibles pour que les variations de densité et de pression dues aux gradients dont nous préciserons l’existence aux paragraphes 17 et 18 soient négligeables auprès des valeurs moyennes de la densité ou de la pression.

Ce cas sera très souvent réalisé, surtout pour les systèmes gazeux de faible densité, où les actions de pesanteur sont très petites.

Il est à noter que nous excluons seulement l’intervention de forces agissant à l’intérieur du volume occupé par le fluide, et non pas toute intervention de forces extérieures. Par exemple, dans le cas d’un fluide gazeux, l’équilibre exige l’intervention de forces exercées par les parois du récipient solide qui l’empêche de se disperser en tous sens ; mais il s’agit là de forces de surface appliquées seulement sur la frontière du domaine occupé par le fluide.

L’équilibre thermodynamique pur d’un fluide homogène de composition donnée, et non sujet à modifications chimiques, est donc complètement déterminé lorsqu’on a défini le volume dans lequel on a enfermé la masse m de ce fluide, et la température à laquelle on le maintient. Le volume spécifique est alors connu, et la pression est définie par l’équation qui, dans le cas d’un fluide pur est l’équation caractéristique classique des propriétés de ce fluide.


4. Équilibre d’un mélange fluide homogène. — Si nous considérons un mélange de molécules d’espèces diverses, ne réagissant pas chimiquement les unes sur les autres, les considérations de probabilité qui conduisent à prévoir l’homogénéité de distribution s’appliquent indifféremment à chacune des espèces de molécules présentes. L’équilibre comportera donc l’uniformité de composition jointe à l’uniformité de distribution de l’énergie cinétique thermique, dont la valeur moyenne est la même pour les diverses espèces de molécules, c’est-à-dire à l’uniformité de température. Les concentrations qui définissent chimiquement le mélange ont partout mêmes valeurs, et ces