Page:Verhaeren - Émile Verhaeren, 1883-1896, 1896.djvu/30

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La Mort s’en est allée
Tout lentement
Chercher le sacrement.

On a vu cheminer le prêtre
Et les enfants de chœur
— Trop tard —
Vers la maison
Dont étaient closes les fenêtres.

La Mort a bu du sang.
Elle en est soûle.

« Notre Mère la Mort, pitié ! pitié !
Ne bois ton verre qu’à moitié,
Notre Mère la Mort, c’est nous les mères ;
C’est nous les vieilles à manteaux,
Avec leurs cœurs en ex-votos,
Qui marmonnons du désespoir
En chapelets interminables ;
Notre Mère de la Mort et du soir,
C’est nous les béquillantes et minables