Page:Verhaeren - Émile Verhaeren, 1883-1896, 1896.djvu/46

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Sons morts, notes de plomb, marteaux et limes,
Boutique en bois de mots sournois
Et le babil des secondes minimes —
Les horloges, avec leurs voix ;

Gaînes de chêne et bornes d’ombre,
Cercueils scellés dans le mur froid,
Vieux os du temps que grignotte le nombre —
Les horloges et leur effroi ;
 
Les horloges
Volontaires et vigilantes,
Pareilles aux vieilles servantes
Boitant de leurs sabots ou glissant sur leurs bas,
Les horloges que j’interroge
Serrent ma peur en leur compas.

(LES BORDS DE LA ROUTE).