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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/116

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œuvres de émile verhaeren
L’enterrement,

Et les chevaux du corbillard s’effarent
Aux chocs brutaux de la fanfare

Qui bat le deuil terriblement.


Et les commères se chamaillent,

Là-bas sous un auvent de bois
Et recomptent sur leurs vieux doigts
Ce qu’ont coulé ces funérailles.
Et les enfants, au sortir de l’école,
Rompent soudain leurs jeux
Et regardent de tous leurs yeux,
La bouche ouverte, et sans parole ;
Et les lourds camions aux carrefours s’arrêtent,
Et ceux du tir à l’arbalète
Sont accourus du fond de leur enclos,
Et par décence ou par scrupule,
Ils dissimulent
Leur pipe ardente et allumée,
Dont on voit la douce fumée

Monter derrière leur dos.


Et le funèbre et compact défilé

Longe à présent le quai de la Ferblanterie,
Avec ses bedeaux gras et ses prêtres râblés,

Et le mouvant amas des confréries.