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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/130

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œuvres de émile verhaeren

Et les foins étages et les charrois vermeils
Passent à l’horizon ainsi que des montagnes.

Le gars pense à sa Flandre avec des pleurs aux yeux.
Le soir, il voit Ia ville illuminer les cieux.
Il sait qu’un autre esprit que le rêve des pères
S’implantera un jour aux clos héréditaires
Et que les bras sont lourds quand est vieux le cerveau.
Il songe il ne sait pas à quels espoirs nouveaux.
Il doute, il croit, il est ardent et il est triste ;
Il sent que dans son âme une âme lui résiste ;
Soudain son corps s’affale aux pentes d’un fossé,
Le sang lui bat et les tempes et les narines.
Alors, mettant à nu sa farouche poitrine
Et l’appuyant sur le sol dur et crevassé,
Longuement, sourdement, dans ce coin solitaire,
Les poings serrés, il sanglote contre la terre.