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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/143

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les plaines


L’INONDATION


I


Voici le mois des eaux mornes et croupissantes
Autour des bourgs, parmi les routes et les sentes,
Au long des clos, sur les labours et sur les prés,
Voici le mois humide et flasque et macéré
Dans la pluie et la brume et les neiges fondues.
Les rivières qui font le tour des étendues :
Le Rupel et la Lys, la Durme et le Démer,
Gorgent trop lourdement le grand Escaut nocturne
Pour que là-bas, au loin, en Hollande, ses urnes
Puissent, avant le flux, se déverser en mer.
Et brusquement, à l’heure où les campagnes dorment,
Une digue se rompt, on ne sait où, la nuit.