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les plaines

LES VILLAGES


De lieue en lieue avec leurs murs et leurs toits rouges,
Ils se mirent depuis des siècles dans l’Escaut ;
Au moindre vent qui vient des nuages, là-haut,
Mille coqs d’or, sur les clochers, luisent et bougent.

C’est là que vit et bat, parmi les champs féconds,
Le très vieux cœur de Flandre au pouls massif et rude ;
Que les petites gens tassent leurs habitudes
Et font tranquillement les besognes qu’ils font.

À l’établi, dans l’atelier aux vitres vertes,
Œuvre le menuisier, travaille le charron ;
Le front doré par les brasiers, le forgeron
Happe les fers rougis dans sa tenaille ouverte.