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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/177

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175
les plaines
Un nuage la contient toute.

La lumière luit au travers
De son passage au long des routes ;
Les taillis frais, les fossés verts
Boivent ses eaux lustrales ;
Moineaux, bouvreuils, pinsons, avec leur bec mouillé,
Lissent tranquillement leur plumage souillé
Sur les branches d’un bouleau pâle ;
Le paysage entier semble se ranimer
Et longuement, là-bas, où le bois se recueille
On écoute le silence se parsemer

De mille bruits tintant gaîment de feuille en feuille.


Et les oiseaux, à l’unisson,

Se reprennent à leurs chansons
Dès que l’averse fuit et passe ;
Et doucement, dans le verger d’en face,
Un cerisier secoue au vent volant
Sa voûte ;
Si bien que les dernières gouttes
Tombent en même temps

Que l’éparpillement de ses pétales blancs.