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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/202

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œuvres de émile verhaeren


LA MORT DU FERMIER


Il était mort, soudain, sur son champ, à midi.


Par le chemin passant derrière le village,
À bras d’homme on le porta chez lui.
Son sarrau bleu lui voilait le visage.
Le chien, à coups d’aboi, l’accueillit dans la cour,
Et sa fille, poussant un grand cri sourd,
Laissa tomber par terre,
D’entre ses mains,
Le pain.

La nouvelle courut des clos jusqu’aux chaumières.
Des gens passaient hâtant le pas ;
D’autres, au seuil des portes,

Se rassemblaient et parlaient bas ;