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œuvres de émile verhaeren


Mais les meules

Ont pour elles les plaines
Où l’on peut voir,
Le soir,
Myriadaire et morcelé
Le bloc total du cristal étoilé ;
Elles ont pour elles leur ombre solennelle
Se déployant si largement
Sur le damier vide et morne des champs,
Qu’elles semblent jeter au devant d’elles
Toute la nuit qu’au jour tombant
Accumule
Le crépuscule.

Ainsi, pendant les froids et les brumes d’hiver,
Trônent-elles grandes et seules,
Les meules ;
Et jusqu’aux jours du printemps vert,
Au fond des guérets nus et des plaines hagardes,

Le ciel et l’étendue en ont la garde.