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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/261

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les plaines


Le dos monumental d’un berger en haillons

Grandit sur son troupeau broutant au long des haies ;
Sinistrement luit la hache dans les futaies,
Et l’on entend siffler les hans des bûcherons.

Voici le vol immense et noir des corbeaux mornes.
Brumes, planez ; branches, choyez ; cloches, sonnez ;
L’hiver arrive autour des bourgs abandonnés,
Traînant de clos en clos, butant de borne en borne.

Le vieil hiver pourri, l’hiver des cieux du Nord,
Que connaissent les gens et les foyers de Flandre,
Quand la neige fine et grise comme la cendre,

Pendant des jours, toujours, tombe sur les champs morts.