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les villes à pignons


La façade du médecin
Regarde celle du notaire,
Voici le porche autoritaire
Du collège diocésain.

Les ténébreux judas des portes,
Se surveillent de loin en loin ;
Le haut clocher semble un témoin
De tant de choses qui sont mortes.

Les murs sont pleins de souvenirs,
Cassés ou mordus par les rouilles,
Et l’habitude s’y verrouille
Contre l’assaut des avenirs.

Tout y perdure en son bien-être.
On vit loin de tout bruit vivant,
À regarder passer le vent
Et la poussière à la fenêtre.

Les servantes y font marcher
Le rouet gris des existences,
Et façonnent, par leurs sentences,
Une sagesse à bon marché.