Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
œuvres de émile verhaeren


Montrent des tartes rondes

Comme le monde ;
Le quincaillier fournit des chaudrons clairs
Comme un juillet rayé d’éclairs,
Et les marins s’abordent

Au seuil branlant d’un vieux marchand de cordes.


La fièvre étreint tous les comptoirs ;

Mais, du matin jusqu’au soir,
Quoi qu’on débite et qu’on achète,
Les sonnettes mènent la fête
Et dominent le branle-bas

Des coups têtus de leur délire.


Et l’une tinte, ainsi qu’un glas,

Et l’autre éclate, ainsi qu’un rire,
Et d’autres font des bonds de sons,
Qui tout au loin se répercutent,
Sitôt que leurs battants se butent

Au bronze vert de leurs jupons.


Ménagères à croupe énorme,

Bourgeois précis et uniformes,
Campagnards roux en sarrau bleu,
Et ceux du port lointain, et ceux

Dont le pignon sur la grand’rue