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œuvres de émile verhaeren
L’ample et mouvante nuit
De sa grande ombre.


Lieux de piété docte et de chrétienne ardeur :

La province y cultive
Sa croyance rébarbative
Et sa ferveur.
L’ancienne foi s’y développe âpre et valide,
L’ordre la tient serrée en son poing dur,
Et ses dogmes s’y consolident

Comme de lourds piliers encastrés dans un mur.


Et pour la maintenir ou l’affermir encore,

Obstinément, au long des temps, depuis toujours,
Tels gars de la bruyère ou tels bourgeois des bourgs
Se font ses serviteurs ou se nomment ses prêtres ;
L’Église trouve en eux ses soldats et ses reîtres ;
Ils ont le cœur ardent, la voix fruste et sonore,
Et par-dessus leurs yeux, ils ont tassé leur front
Comme un moellon.
Ainsi l’esprit des champs, rêche, têtu, gothique,
Instaure, au cœur des villes apathiques,
En un quartier silencieux,
Sa forge lourde où se couve son feu ;
Il fit jadis leurs mœurs et leurs coutumes,

Et leur terreur et leurs cerveaux,