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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/87

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les villes à pignons


Et dans ces voix, oh ! si cruelles,
Si grinçantes et si torturantes entre elles,
N’est-ce pas qu’on entend se déchirer l’espoir,
Et la douleur de ces veuves maigres et droites
Qui vont, à pas feutrés et lents, sous leurs manteaux,
La mémoire et le cœur traversés de couteaux,
Mais reviendront, demain, sur leurs chaises étroites
À l’heure où l’aube éteint dans la ville les feux,
Prier les Jésus morts et les vierges dolentes
Et baiser, tout comme hier, des blessures sanglantes,
Comme les larges mains mendiantes de Dieu !