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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/92

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œuvres de émile verhaeren


JOURS D’ÉTÉ


Lorsque l’été flambant brûle la ville lasse,
Et le peuple pointu des toits capricieux,
Le vieux gardien du vieux beffroi suit de ses yeux
L’ombre lente qui fait le tour de la grand’place.

Et c’est d’abord, au jour levé,
Les trois pignons des Trois Rois Mages,
Laissant flotter leur triple image
Sur les bosses du lourd pavé.

Vers dix heures, c’est la façade ardente et belle,
Où sont sculptés des rosaces et des festons ;
Et vers midi, c’est l’ample enseigne et le fronton
Joli de la maison d’Albert et d’Isabelle.