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DOM MARC

Et moi, mon frère ? Ô doux ami !Il faut d’abord
Faire ta pénitence, il faut que ton effort…

DOM BALTHAZAR

Non ! non ! Christ n’attend pas et ses flammes me brûlent,
Je ne veux pas qu’une règle morne recule
L’heure de joie, où je serai libre et sauvé.
Adieu, mon frère. Adieu, le seul dont j’ai trouvé
L’âme d’accord avec la vérité très haute ;
Je vais noyer, dans tout mon sang, toute ma faute,
Et t’attendrai, là-haut, l’âme tendue. — Adieu…

Il s’enfuit.
DOM MARC (tombant à genoux, sur un banc, la figure cachée en ses mains).

Oh mon frère, je te confie au cœur de Dieu !

Les cloches sonnent, les moines entrent à l’église. DOM BALTHAZAR revient sur ses pas, anxieux ; et tout à coup semble prendre une décision. Les fidèles arrivent à leur tour par la porte du jardin entendre la messe publique du dimanche. Il s’engouffre avec eux, sous le porche.
FIN DU TROISIÈME ACTE