Page:Verhaeren - Deux Drames, 1917.djvu/121

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Une terrasse. À gauche, le pavillon de DON CARLOS. Au fond, de la scène l’Escurial où seulement une fenêtre, celle de la chambre de PHILIPPE II, est éclairée. Entre le fond et la terrasse les jardins du palais. Deux escaliers, l’un à droite, l’autre à gauche, descendent de la terrasse aux jardins.


DON CARLOS

Dieu ! que mon corps est triste et languissant, ce soir,
Et qu’est triste là-bas, sur la campagne,
La lumière des nuits d’Espagne.
L’Escurial rigide et noir
Jette une ombre plus funèbre et plus sombre,
Parmi tant d’autres ombres
Que je regarde et qui me voient mourir…
Oh ! mon rêve fermé que j’ai peur d’entr’ouvrir,
Oh ! mes désirs : chevaux cabrés dans l’or des gloires…

Il marche vers le bord de la terrasse et attend.