Page:Verhaeren - Deux Drames, 1917.djvu/124

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Pour resurgir encore et s’enivrer d’orgueil.
Je suis Carlos d’Espagne — et je porte le deuil
Et la douleur et la splendeur morne d’un rêve
Impatient que je nourris depuis des ans
Et qui reste captif en mon cœur bondissant
Vers la gloire rapide et les triomphes proches.
Je n’ai pas, moi, le temps de m’attarder : les cloches
Qui sonneront ma mort
Doivent d’abord
Crier ma délivrance et ma grandeur au monde.
Oh ! Charles-Quint, je suis une pierre en ta fronde,
Je suis une arme ardente et qui prétend servir !

LA COMTESSE

Enfin, tu te souviens, Carlos !

DON CARLOS

Tout à l’heure je fuyais tes paroles. J’étais sans vie. Je n’osais plus songer à l’audace de mes projets. Et pourtant, dès demain, ils se réaliseront. Tout est fixé, promis, convenu. Seule, l’aide de Don Juan me manque encore.

Un repos.