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Page:Verhaeren - Deux Drames, 1917.djvu/151

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Appartement du roi. Deux portes : une à gauche, une à droite. Une table chargée de liasses de papier et de livres de piété. Un pupitre y est adossé. Un confessionnal dans un coin.

Au lever du rideau, PHILIPPE II, qui vient de se confesser, se relève et fait le signe de la croix. Son confesseur se lève également, et tous les deux vont vers la table.

LE CONFESSEUR FRAY BERNARDO

L’aveu que vous me fîtes à confesse, mon fils, vous sera compté, non comme une faute, mais comme un titre. La prudence vous commande de penser le plus souvent au rebours de vos paroles. Seul importe ce que l’on tait, puisque, seul, Dieu le comprend.

Un repos, PHILIPPE II s’assied.

C’est pour que vous soyez son roi fidèle, qu’il vous fit tel que vous êtes.

Le COMTE DE FÉRIA apporte le courrier du roi. Il le dépose sur la table et sort.

Il faut sauver le monde, malgré le monde. Un roi