Page:Verhaeren - Deux Drames, 1917.djvu/33

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L’infini d’ombre ;
Notre siècle, sans vous et vos pareils,
Irait buter parmi les trous et les décombres.
Il faut des savants purs, des fronts vermeils
Pour, humblement, servir la doctrine éternelle,
Autant qu’il faut, pour les guider
Et fermement les commander,
Des hommes forts dont la race fut solennelle
Et largement dominatrice, au cours des temps.

THOMAS

Malgré tout mon respect, j’ose croire pourtant
Que ceux dont les cerveaux sont grands par la science
Peuvent imposer à d’autres qu’eux l’obéissance
Et qu’ils savent, à leur tour…

LE PRIEUR

Tous ceux qui connaissent les hommes pensent
Et ont pensé jusqu’à ce jour, toujours,
Non comme toi, mais comme moi,
Le Maître ici, je pense et j’ordonne qu’on pense. (un repos.)
Écoutez-moi ; tant qu’il existera sur terre
Des familles depuis des siècles volontaires