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Page:Verhaeren - Deux Drames, 1917.djvu/97

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Ô le plus pur des cœurs qui tremblent
Et rayonnent, dans nos ténèbres !

DOM MARC

Mais l’homme à qui les justices funèbres
Ont arraché la vie avec l’honneur ;
L’homme innocent qui n’a tordu son cœur,
Dans le supplice et le délire,
Que pour atteindre et pour maudire
Celui
Dont vraiment l’arme avait détruit,
En présence de Dieu, une existence ;
Songe, mon frère, avec quelle insistance
Son cri doit retentir pour que tu sois damné.

DOM BALTHAZAR

Tais-toi… Tais-toi… J’ai deviné…
Ma main assassina deux fois : d’abord mon père ;
Et puis… lui ! Oh ! dans quel puits d’ombre et de misère
Je sombre !
Je sombre ! Il est donc vrai que mon cerveau
M’est nocturne comme un caveau,
Puisqu’il n’aperçoit pas que l’humaine justice