Avec la bouche en feu de ses foules ardentes ;
Laisse apaiser enfin tes angoisses grondantes
Renais : l’heure est unique et je me sens au cœur
Tant de force assurée et de pouvoir vainqueur
Qu’il n’est rien pour nous deux, au monde, que je craigne.
Je tiens le sort en main : je suis maître et je règne.
Et que m’importe, à moi, que tu règnes ou non
Sur ce pays funeste et désormais sans nom
Dont les eaux des torrents et les eaux des abîmes
En vain déborderaient pour effacer ses crimes.
Ma volonté est morte et ne tend plus à rien,
Ton insolent bonheur me fait haïr le bien ;
Tout mon être est brisé jusqu’au fond de mon âme ;
Il n’est plus un orgueil, il n’est plus une flamme
Dans mon sein dévasté, ni dans mes yeux déserts.
Tu mérites, ma sœur, ta peine et tes revers.
Quand hier, tu m’implorais et que tremblait ton âme