Page:Verhaeren - Hélène de Sparte, 1912.djvu/43

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MÉNÉLAS
(au milieu de la scène du fond)


J’oublie en cet instant la vie et tous ses maux
Et la guerre féroce et les trépas funestes
Et l’orage planant sur l’orgueil des vaisseaux
Puisque Sparte m’accueille et qu’Hélène me reste !
J’ai confiance en tous et m’abandonne aux Dieux.


(à Pollux)


Pollux, que Zeus choisit pour occuper ma place
Le jour que je partis sur les flots hasardeux,
Je te sais gré d’avoir avec tes mains tenaces,
Pendant vingt ans, maintenu Sparte en mon pouvoir,
Grâce à toi, mes troupeaux sont nombreux et prospères ;
J’ai vu passer, là-bas, mes bœufs vers l’abreuvoir
Et mes chèvres grimper aux berges des rivières ;
J’ai regardé aussi mes champs, mes prés, mes bois,
Et j’ai surpris partout ta vigilance sûre
Et ta main attentive et ton travail adroit.
Merci. — Tu sus régner avec force et mesure
Dans la paix nécessaire et le calme profond.